L’histoire de la littérature haïtienne remonte à l’indépendance nationale. La première grande école qui s’est constituée au lendemain de 1804 fut celle des pionniers, dont les principales figures de proue furent Antoine Dupré, Jules Solime Milscent, Juste Chanlatte, Hérard Dumesle, etc.
Ces pionniers de la littérature haïtienne ont principalement évoqué à travers leurs œuvres l’Épopée de l’Armée Indigène ayant conduit à l’indépendance nationale. Les épiques faits guerriers des héros nationaux, le patriotisme et l’amour étaient, entre autres, les thèmes centraux de la littérature des pionniers.
Plusieurs écoles littéraires ont jalonné l’histoire de la littérature haïtienne. Le Cénacle qui prend naissance en 1836 est la première vraie école littéraire. Les principaux initiateurs de cette école, au nombre desquels on peut citer les frères Ignace, Eugène et Emile Nau, les frères et cousin Céligny, Beaubrun et Corriolan Ardouin, les frères Lespinasse, Beauvais et Dumay, étaient influencés par les poètes romantiques français.
Toutefois, l’âge d’or du romantisme haïtien est arrivé à partir de 1870 avec des poètes comme Oswald Durand, l’auteur du fameux poème “Choucoune”, Virginie Sampeur, Massillon Coicou, Hannibal Price etc
De 1895 à 1927, une nouvelle génération d’écrivains a émergé à travers un mouvement littéraire dénommé “La Ronde”, du nom de la revue à travers laquelle certaines de leurs œuvres étaient fréquemment publiées. Des poètes comme Edmond Laforest, Charles Moravia, Dantès Bellegarde et des romanciers dits réalistes, à l’instar de Fréderic Marcelin, Justin Lhérisson, Fernand Hibbert, ont produit des œuvres abondantes à travers lesquelles ils se sont relativement démarqués de l’esprit patriotique de leurs devanciers romantiques.
L’œuvre la plus emblématique du mouvement indigéniste demeure, à bien des égards, l’essai de Jean-Price Mars publié en 1928 et intitulé “Ainsi Parla l’Oncle”. Dans cet ouvrage majeur, l’auteur appelle ses compatriotes à reconsidérer leur folklore et leurs pratiques orales, issus des traditions africaines qui représentent le substrat de leur identité.
Pendant la période indigéniste apparut un roman d’un genre nouveau : le roman paysan, dont l’œuvre inaugurale, intitulée le Drame de la terre, a été publiée par Jean-Baptiste Cinéas en 1933. L’une des œuvres phares de cette tendance littéraire est le célèbre roman de Jacques Roumain, Gouverneurs de la Rosée, publié en 1944.
En 1960, la Revue Haïti Littéraire a été créée et les écrivains ayant pris cette initiative ont rompu avec l’indigénisme du premier quart du XXème siècle. Ce mouvement littéraire entendait transformer le surréalisme, par lequel il était fortement influencé, tout en produisant des œuvres d’une autre fibre esthétique. Les écrivains comme Marie Vieux Chauvet, Jacques Stephen Alexis, Jacques Roumain, Magloire Saint-Aude, ont été les figures majeures du mouvement Haïti Littéraire.
En 1965, le mouvement “Spiraliste” a été lancé par René Philoctète, Frankétienne et Jean-Claude Fignolé. Le Spiralisme conçoit la vie comme une spirale en mouvement. L’œuvre spirale caractérise l’anxiété universelle dans sa hantise générale. Si ce mouvement littéraire a fait beaucoup d’émules, plusieurs autres voies existent dans la littérature haïtienne contemporaine et sont représentées par des écrivains très prolifiques.
Des écrivains très talentueux comme Frankétienne, René Depestre, Lyonel Trouillot, Dany Laferrière, Yanick Lahens, Gary Victor, Kettly Mars et bien d’autres encore, sont les authentiques ambassadeurs de la littérature haïtienne contemporaine. Les œuvres de ces monstres sacrés dépassent les frontières nationales et contribuent au rayonnement international de la culture haïtienne.